Souvenez-vous du passage de Windows 3.1 à Windows 95 ? Pendant un moment, tout le monde se demandait comment faire les mêmes choses sous Windows 95 que sous Windows 3.1. Ce n'est pas très différent dans le cas de Linux. Si vous connaissez déjà d'autres systèmes d'exploitation, vous devrez ajuster vos connaissances. Certaines fonctions peuvent être identiques, d'autres totalement différentes, et certaines peuvent ne pas avoir d'équivalent.
Commençons par les tâches les plus communes.
Le processus requis pour lancer Red Hat Linux sur votre ordinateur peut être légèrement différent de celui auquel vous êtes habitué. Si vous n'avez aucun autre système d'installé, mettez juste votre machine en marche et attendez. La machine fait une pause au moment de l'affichage de LILO, puis continue et affiche toute une série de messages étranges.
Cependant, si vous partagez votre ordinateur entre Red Hat Linux et un autre système d'exploitation, vous devez suivre la démarche suivante :
* Choisir Red Hat Linux à partir de LILO - Si vous avez choisis d'installer LILO et que vous avez donné des noms d'amorçage aux autres partitions contenant les systèmes, votre ordinateur est configuré pour un dual boot. Cela signifie que vous pouvez entrer le nom du système que vous voulez lancer à l'invite d'amorçage LILO boot:. Si vous appuyez sur la touche tabulation vous verrez une liste des systèmes que vous pouvez lancer depuis LILO. Choisissez celui qui correspond à votre système Red Hat.
* Démarrer avec une disquette - Si vous avez créé une disquette de démarrage pendant le processus d'installation, vous pouvez lancer Linux avec celle-ci. Insérez votre disquette dans le lecteur et redémarrez votre machine.
Après le démarrage de Red Hat Linux, vous verrez quelque chose comme ceci sur votre écran :
Red Hat Linux release 5.1 (Manhattan)
Kernel 2.0.34 on an i586
login :
Comme vous l'avez deviné, il est temps de se connecter.
Lors du premier démarrage de votre système, vous devez vous connecter en tant que " root ". Root est le nom de l'utilisateur ayant accès à l'ensemble du système. Le compte root n'est normalement utilisé que pour administrer le système, c'est à dire pour arrêter le système, créer des comptes utilisateur, etc. C'est parce que le root a un accès illimité au système, que l'on peut commettre des erreurs irréparables en tapant des commandes erronées. Soyez très prudent avec l'utilisateur root, et ne l'utilisez qu'en cas de besoin.
Pour vous connecter, entrez root à l'invite login:, et appuyez sur entrée. L'invite Password: devrait s'afficher. Entrez alors le mot de passe que vous avez donné durant l'installation (voir section 5.7), et appuyez sur Entrée. Quelque chose comme ce qui suit devrait apparaître :
[root@localhost /root]#
Félicitations ! Vous vous êtes connecté avec succès.
Lorsque vous avez terminé, vous devez vous déconnecter du système. Bien que la plupart des shells (interpréteurs de commandes) possèdent une commande logout, la plupart des utilisateurs tapent simplement Ctrl-D. Cela devrait vous ramener à l'invite login que avez vu précédemment au démarrage de votre système Red Hat Linux.
Remarque : Si vous utilisez le système X Window, votre procédure d'identification peut être différente selon la manière dont vous avez lancé X. Nous verrons cela en détail par la suite.
Maintenant que vous savez vous connecter et vous déconnecter, passons à la suite...
Comme mentionné précédemment, c'est une mauvaise idée de travailler en permanence en tant que root. On finit inévitablement par commettre une erreur, et rien ne pourra vous en empêcher.
Bien, si vous ne devez pas vous identifier en root, alors en tant que qui devez vous le faire ?
En tant que vous-même bien sûr !
Mais pour faire cela, il faut savoir ajouter des comptes utilisateurs sur votre système Red Hat Linux.
Il existe de nombreuses manières de créer un compte. Nous allons utiliser la méthode de base : la commande useradd. Tout ce que vous avez besoin d'entrer (en tant que root !) est :
[root@localhost /root]# useradd moi
[root@localhost /root]#
Excitant non ? Bien, essayons de nous connecter :
Red Hat Linux release 5.1 (Manhattan)
Kernel 2.0.34 on an i586
login: moi
Password:
Login incorrect
login :
Ne connaissant pas le mot de passe de l'utilisateur moi, nous avons juste appuyé sur entrée . Apparemment ça n'est pas cela. Alors, comment spécifier un mot de passe pour un nouveau compte ?
La commande passwd permet de :
* Spécifier un mot de passe pour les comptes nouvellement créés.
* Changer le mot de passe d'un compte existant.
* Changer le mot de passe de votre compte
Les deux premiers points sont identiques, il n'y a pas de réelle différence (tout du moins du point de vue du mot de passe), entre un compte nouvellement créé, et un compte existant depuis plusieurs années. Tout ce que vous devez savoir est qu'il faut être connecté en tant que root, et que vous devez spécifier les comptes dont vous désirez changer le mot de passe. Utilisons le compte que nous venons de créer comme exemple avec passwd :
[root@localhost /root]# passwd moi
New UNIX password :
Retype new UNIX password :
passwd: all authentication tokens updated successfully
[root@localhost /root]#
Comme vous l'avez deviné, le mot de passe ne s'affiche pas lorsqu'on le saisi. Vous devez le saisir une seconde fois pour être sûr de n'avoir commis aucune erreur. Tentons de nous connecter à nouveau sur le compte moi en utilisant ce nouveau mot de passe :
Red Hat Linux release 5.1 (Manhattan)
Kernel 2.0.34 on an i586
login: moi
Password:
[moi@localhost moi]$
Une fois que vous vous êtes connecté sur ce compte, vous pouvez en changer le mot de passe en tapant simplement passwd. Dans ce cas, vous devrez entrer l'ancien mot de passe, puis le nouveau.
[moi@localhost moi]$ passwd moi
Changing password for moi
(current) UNIX password :
New UNIX password :
Retype new UNIX password :
passwd: all authentication tokens updated successfully
[moi@localhost moi]$
C'est aussi simple que cela.
Il arrive que l'on ait besoin de passer une ou deux commandes sous un autre compte utilisateur. Normalement, seul l'administrateur système peut faire cela. La plupart du temps, ils (tous les bons administrateurs système) utilisent leur compte non privilégié. Mais parfois un nouvel utilisateur doit être ajouté, certaines permissions modifiées, ... Ces manipulations ne prennent qu'une minute, il est alors pénible de quitter sa session puis de se reconnecter en tant que root, d'exécuter les différentes manipulations, de se re-déconnecter, etc, etc, etc, ...
Il est plus simple d'utiliser la commande su. Avec cette commande, votre session courante peut " devenir " une session root (ou tout autre utilisateur). Dans l'exemple suivant, l'utilisateur moi doit exécuter certaines commandes sous root :
[moi@localhost moi]$ su
Password :
[root@localhost moi]#
Comme vous pouvez le voir, après avoir exécuté la commande su, l'utilisateur doit entrer un mot de passe, celui du root. Après l'avoir entré correctement, l'invite habituelle du shell s'affiche. Mais si l'on regarde d'un peu plus près, cette invite est légèrement différente. Tout d'abord, elle commence par "root", ce qui montre que l'utilisateur a changé. L`autre différence est le caractère de fin de l'invite, qui est passé du caractère `$' au caractère `#'. C'est la manière traditionnelle d'indiquer un shell root.
Il est aussi possible d'utiliser cette commande pour se connecter sous le compte de n'importe quel utilisateur du système. Dans une session root, exécutez la commande su suivie du nom de l'utilisateur. Par exemple, si vous souhaitez en tant que root vous connecter sous moi, utilisez la commande su moi. Dans ce cas, aucun mot de passe n'est demandé, car vous êtes déjà root, le mot de passe n'a donc pas d'importance.
Vous devriez trouver la commande su particulièrement pratique, surtout si vous êtes, comme la plupart des utilisateurs Linux, administrateur de votre système.
Quand vous avez fini d'utiliser votre système Red Hat Linux, vous devez l'arrêter. Mais il ne s'agit pas ici d'appuyer sur l'interrupteur Marche/Arrêt.
Même si vous n'exécutez pas de programmes au moment de l'arrêt du système, cela ne veut pas dire que rien ne tourne à ce moment là. Pour voir ce que cela signifie, exécutez la commande suivante :
ps ax
Chacune des lignes affichées par la commande ps représente un processus. Vous pouvez considérer chaque processus comme un programme en cours d'exécution. Chaque processus peut être en train d'utiliser des fichiers, et un arrêt brutal du système ne permet pas de fermer correctement ces fichiers, l'arrêt de ces programmes ne s'effectue donc pas proprement. Quand vient le moment d'arrêter votre machine, il faut signaler aux processus de stopper leur exécution et de se terminer proprement. Pour ce faire, il faut utiliser la commande shutdown.
La commande shutdown doit être exécutée en tant que root. La syntaxe de base de cette commande est:
shutdown <options>
<time>
Remarque : Le programme shutdown se trouve dans /sbin. Si votre variable d'environnement PATH ne contient pas /sbin, il faut exécuter la commande shutdown avec le chemin complet (par exemple /sbin/shutdown -h now).
Voici les options les plus courantes :
* -h - Arrête le système.
* -r - Redémarre le système.
Si vous n'utilisez pas d'options, shutdown vous bascule en mode mono-utilisateur, ce que vous ne souhaitez sûrement pas faire. Exécutez simplement la commande shutdown (cette fois, avec l'option -h ou -r), pour un shutdown du système.
La commande shutdown possède une option relative au temps qui doit s'écouler avant l'arrêt du système. Si vous voulez un arrêt immédiat, utilisez l'option now. Si vous voulez que le système s'arrête dans cinq minutes, utilisez l'option +5. La commande suivante :
shutdown -r +15
signifie " arrêt du système dans quinze minutes, et redémarrage de la machine après l'arrêt complet ". Bien que la commande shutdown possède d'autres options, nous nous sommes limités aux options de base nécessaires à un arrêt correct du système. Si vous voulez en savoir plus, tapez man shutdown.